Pascal Pilate s’inscrit sur la scène de l’Art contemporain dès les années 80. Il participe à des expositions de groupes et personnelles. Son travail pictural pendant ces années s’articule autour de la matière brute, symbole de vie et de l’emprunte que le temps y laisse.

Reconnu par ses pairs, Pascal Pilate est appelé par des collectifs d’artistes et intervient dans des “happenings” comme on achève bien les tableaux aux magasins réunis de la Villette, les foufounes électriques de Montréal ou la peinture en direct sur les ondes…

En parallèle , il présente Les carottes dans la tête, de grandes installations de cylindres de plexiglas remplies de peinture, dessins, photocopies retouchées en couleur… d’accumulation de matières… symboles des histoires qui nous fabriquent ou que l’on a dans la tête. Dans les années 90, Pascal Pilate oriente son expression vers une matière vivante : le corps humain. C’est toujours dans un souci de modeler la matière pour aboutir à une nouvelle harmonie qu’il transpose ici sa créativité d’artiste au niveau de l’individu même. Une expression qu’il qualifie lui-même de sculpture biomécanique. En effet, il intervient directement sur les tissus péri-articulaires dans un but qui devient thérapeutique. Son inventivité l’amène à développer une approche thérapeutique. Son inventivité l’amène à développer une approche thérapeutique nouvelle et les Parades Pilate. Elles sont illustrées par un graphisme épuré et didactique qui lui est propre et font l’objet de 4 ouvrages chez des éditeurs de renom (Belin, Eyrolles, La Martinière).

Il présente son travail aux travers de nombreuses conférences et va même enseigner sa démarche au Etats-Unis à USL. Cette période de transition permet à Pascal Pilate de mettre au point un concept des peintures fleuves. Des peintures illustrées par un texte… Prémices à une expression écrite qui donnera naissance à une expression picturale plus conceptuelle. Il écrit pour la radio 7 pièces de théâtre et Décalcomania son premier roman policier. La peinture y occupe une place centrale à travers les personnages principaux, artistes ou collectionneurs, aussi singuliers que denses en couleurs.

Il crée également des lignes de mobiliers en faisant cohabiter des matières au mariage improbable, marbre, bois et cuir ; carton, kraft et rhodoïde ; plumes, velours et bois…

Dans les années 2000, riche de cette démarche Pascal Pilate revient à son moyen d’expression initial : la peinture. Il précise son concept : un ensemble déterminé de toiles, une seule couleur, des espaces de toile vierge et toujours de la matière des traces, incrustations, ajouts, des oppositions plus ou moins franches toile de fond. Ensemble qui fait échos à un thème exprimé dans une forme picturale abstraite. C’est ainsi que les galeries Lucie Weill Séligmann et Sparts à St Germain-des-Près ont présenté en 2007 sa collection Orange. Un travail sur la mémoire, la trace, l’empreinte, ou comment nous nous construisons tous universellement à partir d’une même mémoire.

Dominique Burkhardt, collectionneur

SHORT BIOGRAPHY

Pilate started painting in the 1980s, in his first studio at the famous Magasins Réunis in Paris. He participated in various collective and individual exhibitions and began to develop his own artistic expression. Rough materials formed the basis of his work. This was Pilate’s debut in contemporary art.

Having achieved recognition from his peers, Pilate joined artist groups and participated in happenings such as on achève bien les tableaux (They Don’t Shoot Paintings) and at the Foufounes Électriques in Montreal. He also showed les carottes dans la tête (Mind Cores). These are installations made of long Plexiglas cylinders filled with paintings, material, photos an accumulation of materials as a symbol of the stories we are made of. Through his paintings, Pilate showed how the traces and imprints of the past left through time build up our memories and are an intrinsic part of the way we function. A true believer in contemporary art and aware of the difficulties young artists often have to face before they achieve recognition, in 1985 Pilate set up Art & Mises with the journalist Hélène Caure: the concept consisted in buying works by young artists to support them and in sharing the artworks among members. It was a co-acquisition/co-financing system beneficial to all parties.

During this transitory period Pilate developed a new form of conceptual art, peintures-fleuves” illustrated by a text. These heralded the development of his writing work, which resulted in seven radio plays, a collection of short stories exploring the imprint of the past and a thriller, Décalcomania, in which art is present and featuring richly colorful and singular characters.

Pascal Pilate also developed collections of furniture and lighting. His collections were unlikely assemblages of materials such as marble and wood, cardboard and leather, kraft and Rhodoïd… and feathers.
In the 1990s, Pascal Pilate directed his work toward a live material: the human body. His artistic objective remained the modeling of material in order to achieve a new harmony, translating it here to the individual—a form of expression he called biomechanical sculpture. He worked directly on the joint tissues in a manner that became therapeutic. He published four books on the topics (Belin, Eyrolles, La Martinière).

In the early 2000s, with the benefit of this unusual itinerary, Pascal Pilate returned to a more classical and abstract form of artistic expression, through painting.

Based in Montreuil near Paris, France, he is today working on a clearer definition of his concept: a group of paintings, a single color, spaces on the canvas left untouched, and always the presence of materials as an underlying motif. A work expressed in a form of abstract painting that echoes a universal theme.